26/09/2017

Des marges non justifiées sur le bio ?

Dans une récente étude française relayée par Le Monde, l’UFC-Que choisir dénonce les « marges exorbitantes » de la grande distribution sur les fruits et légumes bio. Près de la moitié du surcoût de ces produits découlerait des marges qu’elle s’octroie. De quoi enlever tout intérêt d’acheter ces produits en grande surface.

Grande distribution, commerce de proximité, vente à la ferme, groupement d’achat … il existe bien des manières de se procurer des aliments issus de l’agriculture biologique. Les grandes surfaces se sont fortement positionnées sur ce marché juteux. Bon nombre de ménages s’y approvisionnent par facilité… et en pensant que les prix ne peuvent être que plus intéressants, économies d’échelle obligent. Et c’est là qu’il y a erreur sur la marchandise.

Opportunisme économique quand tu nous tiens

Les produits bio sont plus chers. C’est démontré et cela s’explique par la spécificité de l’agriculture biologique, dont les rendements sont moindres et le besoin de main-d’œuvre plus important. Ils sont près de 80% plus chers en moyenne que leur équivalents conventionnels selon l’UFC-Que choisir. Mais près de la moitié de ce surcoût est due aux marges de la grande distribution !

L’UFC-Que choisir a étudié la question en sélectionnant un panier de vingt-quatre fruits et légumes représentatifs de la consommation des ménages français. Les résultats sont surprenants. Les marges réalisées par la grande distribution seraient deux fois plus élevées que celles réalisées avec les produits de l’agriculture conventionnelle.

Pas de doute, les grandes enseignes profitent d’un marché de niche de facto destiné aux consommateurs peu sensibles à ces « surmarges ». Imaginez, pour les deux produits frais les plus consommés du rayon fruits et légumes, l’écart de marge atteint même 145 % pour la tomate et 163 % pour la pomme !

Choisir qui soutenir

Ce constat interpelle à plusieurs niveaux. D’une part, en s’octroyant de telles marges, la grande distribution diminue fortement l’accessibilité de ces produits pour les portefeuilles moins bien garnis. D’autre part, cela accentue le déséquilibre entre le revenu dégagé par le producteur et le profit de grande distribution qui dicte ses prix.

Nul doute qu’à prix équivalent, il vaut mieux soutenir un producteur local que d’alimenter les bénéfices d’une grande distribution. En position de force, celle-ci rémunère mal nos agriculteurs et fait peu de cas de l’accès de tous ses clients à des produits plus respectueux de la santé et de l’environnement.