Prix à la consommation

Le prix des denrées alimentaires est un déterminant majeur des "choix" des consommateurs. Ils dépendent de multiples facteurs, depuis la production jusqu’à la présentation aux consommateurs, en passant par les nombreux "intermédiaires" intervenant pour le transport et la transformation mais aussi pour le marketing et la publicité, sans oublier la part de taxes.
Produits de qualité trop chers d’un côté, mauvais produits bon marché de l’autre : le système alimentaire mondial creuse les inégalités d’accès à l’alimentation de qualité et de santé.

Crise financière et flambée des prix…

La crise financière de 2008 et la crise économique qui a suivi ont eu un impact important sur les prix de vente des produits de consommation courante. Ceci est dû entre autres aux spéculations sur les denrées alimentaires, une partie des spéculateurs s’étant reportés sur les matières premières.

A côté de cela, la flambée du prix du pétrole (on a observé une remontée rapide du cours du pétrole à son niveau précédent la crise) se répercute sur le prix des denrées alimentaires via les intrants, les matières premières, les plastics d’emballage, le transport...

…ou prix trop bas

Paradoxalement, les prix de certains produits peuvent être aussi "anormalement et injustement bas". En cause, l’exploitation de la main d’œuvre du sud et la non-internalisation du coût environnemental.

La société crée à manger pour les pauvres, et à manger pour les riches. (Annick, animation FPS)

Les prix baissent… mais à quel prix ?

Au prix de l’appauvrissement et de la disparition de milliers d’agriculteurs dans le monde ! Car pour atteindre cet objectif de faible prix, tous les producteurs sont mis en concurrence, au Nord comme au Sud : disparition des petites exploitations familiales et pertes d’emploi, exploitation de main d’oeuvre bon marché saisonnière, délocalisation, accaparement des terres, ...

Au prix de conditions de travail souvent déplorables : absence de liberté syndicale, salaires de misère, heures supplémentaires obligatoires non payées, contrats temporaires sans garanties de lendemain, sont le quotidien de milliers de travailleurs. D’autre part, l’usage intensif et excessif des pesticides dans les plantations entraîne des répercussions graves sur la santé des travailleurs, les pulvérisations s’effectuant par avion, alors que des ouvriers sont encore dans les champs ! Afin d’éviter toute revendication, les grandes compagnies cherchent à briser les mouvements syndicaux (salaire plus élevé pour les non-syndiqués, renvoi des syndicalistes et mise sur "liste noire", ...)

Au prix d’une diminution de la qualité nutritionnelle du produit fini  : en comprimant les prix, à tous les étages de la production. Comment est-il possible de produire un poulet à 2€, un agneau à 5€/kg ? Comment peut vivre un petit producteur (au nord comme au sud) face aux prix proposés par la grande distribution ?

Au prix de subsides à l’agriculture (payés par le contribuable) [1]

  • Une vache européenne reçoit en moyenne 2€ de subsides par jour
  • Une semaine de subvention agricole des pays du Nord représente la totalité de l’aide alimentaire annuelle octroyée aux pays en développement
  • Les contribuables français paient l’équivalent du tiers de leur budget nourriture à l’État afin qu’il le reverse au système agro-industriel via les subventions.

… sauf pour la "junk food"

La densité énergétique d’un aliment (quantité de calories contenue dans 100 grammes) est souvent inversement proportionnelle à son prix. La junk food, riche en énergie, apporte à moindre coût des "calories vides" Conséquence : les populations les plus pauvres achètent pour un faible coût des aliments de mauvaise qualité nutritionnelle et de forte densité énergétique qui favorisent à la fois les carences en vitamines et minéraux et l’obésité.

[1Fiches documentaires du Jeu de la Ficelle